Sans
aucune explication, nous avons assisté à la levée des couleurs et au
dépôt de deux couronnes devant une plaque vierge de toute inscription -
l’une par Monsieur le maire, l’autre par Monsieur le Préfet - et écouté
la Marseillaise puis la sonnerie aux morts. Nous avons enfin respecté
une minute de silence… Pour qui, pour quoi ?
Pendant cette minute de silence, j’ai fermé les yeux et me suis mis alors à penser à tous ces migrants morts au cours de leur périple et que nous ne pourrons jamais accueillir. Le cérémonial auquel nous participions prenait soudainement sens et n’avait pas besoin d’explication. Notre ville était unie.
Mon voisin m’a ramené à la réalité, me disant que nous venions de
procéder à l’inauguration de la « Place d’Armes ». Les discours
d’inauguration du centre de vidéo surveillance pouvaient commencer. J’ai
compris à ce moment que les dépôts de gerbes, la sonnerie aux morts et
la minute de silence n’étaient pas pour ces migrants… J’ai alors réalisé
que nous venions d’enterrer une part de nos libertés individuelles…
pH
Tout simplement hallucinant !!!
RépondreSupprimerJe suis allé vérifier : il n'y a toujours rien d'écrit sur la plaque...
Merci pour ce très bel article si juste et si émouvant !
RépondreSupprimerAttention !!!
RépondreSupprimerNe rêvassez pas trop longtemps car vous risquez d'être largué en sortant de votre torpeur comme le disait si justement Georges Moustaki dans sa chanson.
Vous n'avez pas imaginé, un seul instant, que la sonnerie aux morts et la minute de silence pouvaient être en l'honneur des policiers municipaux morts au cours de leur service (pour mémoire parce que vous deviez encore dormir, une jeune femme, policier municipal, a été abattu par des terroristes en janvier 2015.
La seule présence du drapeau tricolore est un symbole de respect envers les morts.
Vous ne devez pas le savoir.
Mais peut être étiez vous en train de rêvasser lorsque cela a été expliqué.
Une petite question encore.
Dites nous laquelle de vos libertés individuelles, ou collectives, a été enterré depuis le déploiement de la vidéo-protection ?
La liberté de penséer ? La liberté de réunion ? La liberté d'aller et venir ?
Aucune me semble-t-il.
Soyez plus humble.
Les opérateurs vidéo ne vont pas focaliser sur votre personne sauf si vous êtes victime d'un évènement de voie publique ou si vous en êtes l'auteur (on ne peut jurer de rien de nos jours)
Sinon vous serez, et resterez, un citoyen banal, sans aucun intérêt pour les forces de l'ordre.
Merci l’ami attention-né, toi qui t’intéresses aux propos de « la Girafe » et nous offres à partager cette belle chanson de Georges Moustaki pour nous interpeller ! Je voudrais partager avec toi, en retour, la chanson « Ma Liberté », écrite pour Serge Reggiani. L’artiste laisse à chacun d’entre nous la latitude de donner sens à ses paroles…
SupprimerJ’étais présent le 11 janvier 2015, peut-être à côté de toi, parmi les 10 000 Roannais unis dans leur diversité, venus rendre hommage à toutes les victimes du terrorisme, dire non à la barbarie et défendre la liberté. Tout comme toi je le pense, je n’ignore ni n’oublie ce qui s’est passé en France début Janvier.
Comme tu le soulignes, les signes et les gestes républicains ont une signification. Je les respecte profondément. Ils doivent cependant être explicités pour ne pas être laissés à notre imagination ou ne devenir qu’une routine. Que signifient un dépôt de gerbes ou une minute de silence devant une plaque commémorative vide de toute inscription ? Sans doute seuls les initiés, dont tu fais certainement partie, savaient à qui ils étaient destinés et n’avaient pas besoin d’explications. Je n’en ai entendu aucune, quoi que tu en dises, et permets moi d’en avoir été stupéfait et profondément choqué. Je continue de l’être. J’ai respecté la minute de silence et tu ne m’en veux pas, je l’espère, de l’avoir reliée au contexte, international et aussi roannais, des migrants et de leur accueil…
Je n’oublie pas l’intervention de notre maire, Il y a deux ans, le 6 novembre 2013, à l'Assemblée Nationale, devant la France entière, décrivant notre ville comme un véritable coupe-gorge, devenue un cauchemar quotidien, évoquant le film « Orange mécanique »... J’ai bien entendu aussi les propos d’Yves Nicolin et de son ami Brice Hortefeux, échangés le 11 septembre 2015, dans le prolongement de l’inauguration du « Centre de Protection Urbain », au cours d’une « Réunion entre amis » où l’on pouvait se faire des confidences. Dans un élan de sincérité, Monsieur Nicolin nous a avoué : « C’est vrai que Roanne n'est pas une ville submergée par les incivilités ». Ne voulant pas rester en retrait, Monsieur Hortefeux nous a confié à son tour : « Roanne est une ville calme et paisible…». Où est la vérité ? N’est-ce pas une entreprise de « formatage des cerveaux par la peur » qui est conduite ? Dans quels buts ?
Le débat n’est pas clos sur le sujet de la sécurité/insécurité et de la surveillance des citoyens quoi qu’en aient dit notre maire et son ami au cours de cette même réunion. Modifier le vocabulaire utilisé et transformer la « vidéo-surveillance » en « vidéo-protection » ne changent rien au fait que les caméras ainsi que les opérateurs-vidéo ont d’abord comme fonction et mission de nous surveiller ! Nous sommes simplement passés du « Dormez braves gens, le guet veille » du Moyen-Age, au « Big Brother vous regarde » d’aujourd’hui, avec sa variante qui se veut plus rassurante du « Souriez, vous êtes filmés ». Prenons garde, ne sommes-nous insidieusement en train de passer à une société du « Bonheur surveillé » ?
Merci l’ami d’avoir pris le temps de communiquer avec la Girafe et de nous inciter à ne pas nous endormir et à rester vigilants sur ce qui se passe dans notre ville, afin que nous n’ayons pas à découvrir qu’« il est trop tard » ! J’espère que toi aussi tu sauras ouvrir tes yeux et la Girafe est prête à continuer à t’y aider.
pH
Encore quelques précisions pour éclairer votre lanterne et qui me parait importante pour le grand public.
SupprimerLe terme vidéo-surveillance concerne les initiatives privées (banques, grandes surfaces etc...) toujours avec autorisation de la Préfecture du lieu d'implantation.
Le terme vidéo-protection concerne, lui, le domaine public et est géré par l'Etat et les collectivités territoriales.
Présent également le 11 janvier 2015 mais j'ai apprécié que sur la façade de l' Hôtel de Ville soit installée la banderolle avec l'inscription "Hommage aux Victimes" et non pas seulement "Je Suis Charlie" car il y a eu d'autres victimes que les journalistes.
Présent le 11 septembre 2015 et là encore il y a eu beaucoup de monde contrairement à ce que vous avez écrit.
Mais je pense que je ne me suis pas trompé sur vous.
Le 11 septembre 2015, vous êtes sorti brièvement de votre torpeur pour réaliser que vous n'étiez plus au Moyen Age ni à l'époque du Guet mais tout simplement au XXI siècle à l'époque de l'ère numérique.
Rassurez vous le froid va bientôt revenir et vous allez pouvoir à nouveau hiberner.
Je vous donne rendez-vous au printemps 2016.
Mais que de classe dans ce dernier commentaire !
RépondreSupprimerLa meilleure défense c'est l'attaque, c'est ça ?
Et rien par contre sur cette plaque désespérément vierge...
En un mot : désolant !!!